Fin octobre, les différents partenaires du projet « LEI – Langues Européennes d’Intégration » se sont réunis à Pordenone (Italie) pour dresser le bilan de leurs activités. Un bilan dont on peut être fier sachant le rôle moteur joué par la Maison des Femmes de Schaerbeek !
Mais de quoi s’agit-il ?
Un objectif : l’intégration par l’apprentissage de la langue
Mené dans le cadre du programme Erasmus +, le projet « Langues Européennes d’Intégration » (LEI) vise l’apprentissage d’une langue comme outil d’intégration dans le pays d’accueil des migrants. En d’autres termes, il se place dans une perspective citoyenne. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre aux personnes étrangères à communiquer mais aussi de leur donner accès à une culture, à ses droits et à ses usages.
L’apprentissage oral et pratique des langues est privilégié, en lien direct avec l’environnement quotidien des apprenants. Loin des livres de grammaire et règles de conjugaison, l’enseignement se concentre sur les préoccupations pratiques qui sont celles d’une personne étrangère : vivre au quotidien, faire ses courses, chercher un emploi, accompagner ses enfants à l’école,…

Plus concrètement ?
Le projet LEI s’est, dans un premier temps, appuyé sur des ateliers participatifs organisés pour et par les différents partenaires du projet : Ecrimed’ (cabinet d’ingénierie linguistique) à Rennes, l’ARSAP (centre de formation pour adultes) à Pordenone, la Maison des Femmes et Euro-Idea (expert en éducation aux adultes) à Bruxelles.
L’objectif était évidemment de partir de situations concrètes de tous les jours pour apprendre tantôt le français, tantôt l’italien.
Ainsi, à la Maison des Femmes, l’atelier « Place aux Cheffes » a servi de point de départ. Grâce à celui-ci, les femmes ont pu être valorisées dans leurs savoir-faire culinaires, et sont parties de leur pratique pour apprendre le vocabulaire de leurs recettes, lire une liste de courses et, peu à peu, organiser des événements gourmands et artistiques de A à Z.
Vers une plateforme d’apprentissage à distance
Tout au long du projet ont été créés quantité de matériaux didactiques, directement basés sur l’expérience des apprenants : des fiches pratiques, des exercices, des vidéos,… Ceux-ci ont été numérisés afin de créer une plateforme d’apprentissage des langues à distance (plateforme MOOC).
La plateforme en ligne permet aujourd’hui à tous les formateurs en langues européennes, travaillant dans les centres de formation et/ou le secteur associatif actif dans l’accueil des migrants, de disposer gratuitement de l’intégralité des outils, en tous lieux et en tout temps.
Sans oublier le bilan social
Le travail réalisé tout au long du projet avec plus d’une centaine de migrants a donné des résultats particulièrement positifs ! Tous ont atteint leurs propres objectifs : améliorer leurs compétences langagières, trouver une formation qualifiante ou un emploi, sortir de leur isolement, participer à des projets valorisants, rencontrer d'autres cultures, accepter les nouvelles normes de leur pays d'accueil…
Par ailleurs, le projet a permis de rassembler des professionnels du monde associatif, du monde du travail, du secteur social et du secteur public, ainsi que des responsables politiques, afin de construire une « chaîne » d’accueil d’aide à l’intégration et, ainsi, mieux répondre aux besoins des migrants.
Au final, on estime à 1500 le nombre de personnes touchées par ce magnifique projet !